lundi 4 mai 2015

Najat Vallaud Belkacem se convertit ...


 Najat Vallaud Belkacem se convertit ...



Je profite de la venue de Najat Vallaud Belkacem, ministre de l'éducation, ainsi que de Christiane Taubira, garde des Sceaux, pour rebondir sur l'affaire de la "jupe ostentatoire" du collège Léo- Lagrange.

Il faut constater, que la loi de 2004 sur les signes ostentatoires connaît aujourd'hui ses limites ("Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en oeuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un dialogue avec l'élève."). En effet, cette loi est l'origine de dérives, allant l'encontre des valeurs de la République, car elle se veut de plus en plus restrictive.

Hier, les objets et certaines tenues vestimentaires (kippa, voile, croix) étaient ostentatoires.

Aujourd'hui, c'est l'ensemble des vêtements qui sont analysés en fonction des convictions de chacun. Cela ouvre grand la porte à tous les amalgames et à toutes les discriminations favorisant ainsi les injustices et l'incompréhension de nos concitoyens.

À ce rythme-là, je crains que ce soit la manifestation de l'individu lui-même, de ce qu'il est, de son origine ou de ce qu'il représente qui deviendra ostentatoire. Sans citer tous les projets de lois qui vont dans ce sens au travail, à l'université, allant meme à la suppression des fêtes chrétiennes. 

Cette loi est totalement contraire aux libertés de conscience, religieuse ou d'opinion, consacrées par notre Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, dans son article 10 ("Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi").

De plus, nous faisons face une nouvelle doctrine d'État : le laïcisme. Ce qui par essence, est en opposition avec les fondements posés par la loi sur la laïcité de 1905 ("Article 1- La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. Article 2- La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la pressente loi, seront supprimées des budgets de l'État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives l'exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites aux dits budgets les dépenses relatives des services d'aumônerie et destinées assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.")

Avec pour objectif de créer un État où la religion n'aurait pas le droit de cité. Les institutions ainsi que le législateur, s’appuient sur une lecture étrangement tronquée de la laïcité pour arriver à leur fin. Quand prendront-ils conscience qu'ils mettent en danger les droits fondamentaux des Citoyens, et la République elle-même ?

Je demande donc l'ensemble de la classe politique, de bien vouloir cesser de travestir la loi sur la laïcité, et de s'efforcer à l'appliquer correctement. Il semblerait que celle-ci, ainsi que Najat Vallaud Belkacem se soient converties au laïcisme.  

Rappelons que nous sommes dans un État de droit, et non pas dans un État roi, où l'État et ses institutions se doivent d'être neutres à l'égard des citoyens et non pas l'inverse. Nous devons consolider le bien vivre ensemble, afin de permettre tout citoyen de pratiquer, d'exercer ses convictions librement, en toute équité. Il faut donc apprendre nos enfants des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, en appliquant une laïcité qui inclut, et non une laïcité qui exclut ou qui combat les religions.

Vu les dérives qui découlent de la loi de 2004, une abrogation de celle-ci s'impose nous.




Lahcen Benmaza









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